Mais surtout, parce qu’on ne mérite pas de recevoir vos mensonges qui servent à cacher votre honte envers la société dans laquelle nous vivons. Apprenez-nous comment la vie sera pour vrai, parce qu’on est naïfs, nous, les enfants. Comme ça, je ne me serais pas forcée à entretenir une relation malsaine.Įn gros, j’aurais voulu qu’on me prépare réellement à la vie, aussi laide qu’elle puisse être, au lieu de me faire miroiter un monde idéal, un monde dans lequel on ne vit pas. Prépare-toi, t’as pas fini d’en voir ici.» J’aurais voulu qu’on me dise que le prince charmant n’existe pas et qu’on ne finit pas sa vie avec le premier homme qu’on aime. Pourquoi on nous raconte des conneries alors qu’ils le savent, les adultes, qu’un jour, ça nous explosera en plein visage? J’aurais aimé ça, moi, savoir que les mots blessent je me serais préparée à l’avance! J’aurais voulu qu’on me lance un dictionnaire en pleine face et qu’on hatay escort me dise : «T’as eu mal? Ça c’est des mots, ça frappe fort. Pourquoi on ne nous le dit pas dès le départ, qu’on vit dans une société dégueulassement faite, hein? Il me semble que ça ferait moins mal si on savait vraiment ce qui nous attend dans la vie. Aujourd’hui, les différences sont vues comme des défauts, contrairement à ce qu’on m’a dit quand j’étais enfant… Des homosexuels se faire crier des choses que je ne peux répéter. Des handicapés mentaux se faire traiter d’ortho. Des pauvres se faire traiter de robineux. Des Musulmans se faire crier de retourner dans leur pays. Des Allemands se faire traiter de maudits nazis. Des Noirs se faire dire qu’ils n’étaient pas les bienvenues ici. Des minces se faire traiter d’anorexique. Des gens m’ont dit qu’aujourd’hui, on accepte tout le monde tel qu’il est. On m’a fait croire que partout dans le monde les gens s’en foutaient, des différences. Qu’ils devraient partir de ma tête aussitôt qu’ils sont arrivés. Mais ils m’ont laissée là et m’ont répété que les mots ne sont que des mots. Ces adultes m’ont vu pleurer de douleur, de peur et de rage. Ces mots, qui étaient supposés se poser doucement dans mon oreille et mourir sans qu’on ne s’en rende compte, m’ont détruite tant leur poids était pesant. À coup d’insultes, je me suis fait lapider. Des mots qui volent et qui tombent sans faire de dommages, comme les feuilles à l’automne.Įt pourtant j’ai sentis ces mots comme des pierres. Que jamais aucune insulte ne m’atteindrait parce que ce ne sont que des mots lancés en l’air. Qu’ils n’avaient aucun poids, presque qu’aucune signification. On m’a souvent dit que les mots n’étaient que des mots. On est jaloux de n’importe qui et de n’importe quoi. On fait semblant de pardonner parce que nous sommes des êtres rancuniers. Pourtant, on cherche toujours un petit défaut aux personnes qui nous entourent. Que la jalousie n’a pas sa place dans une relation saine parce qu’on doit se faire confiance. Que le pardon était une chose indispensable. Et pourtant, quand il a décidé de partir, j’ai pleuré jusqu’à ce que je perde toutes mes forces.ĭans mes cours d’éthique, on m’a appris que les relations étaient basées sur la confiance. Quand j’ai eu mon premier amoureux, je croyais encore qu’amour signifiait toujours. Quand je me réveillais, j’étais déçue d’être encore moi. Le soir, alors que j’étais censée dormir, je regardais les étoiles et je faisais le souhait de me réveiller en étant une princesse en compagnie de l’homme ma vie. Je croyais que les princesses existaient vraiment. Ces contes m’ont fait miroiter l’amour éternel. Et tous ces «Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants». Blanche-Neige qui ressuscite grâce au baiser de son preux chevalier. Cendrillon qui trouve son prince charmant en enfilant un chausson de verre. Quand j’étais jeune, ma mère me lisait plein d’histoire de princesses. Peu à peu, tes amis de la maternelle deviendront des connaissances à qui tu n’adresseras plus la parole. On nous dit que les amis, c’est pour la vie… Et rendu en première année, déjà, les gangs se divisent. On nous oblige à se prendre par la main pour créer des liens. Mais non! À la maternelle, on nous apprend à être ami avec tout le monde. Pourquoi on ne nous apprend pas dès la maternelle ce que la vie nous réserve? Il me semble que ça ferait moins mal de savoir que la vie, ce n’est pas toujours rose, au lieu que ça nous explose en pleine face.
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